Pour commencer, j’aimerais situer un peu la genèse de la notion du mentir-vrai en ce qui concerne la traduction. Dans mes recherches, je m’intéresse non seulement à la traduction littéraire mais aussi à l’autofiction, deux domaines dans lesquels on peut dire qu’il y une source – c’est-à-dire, un texte ou une vie – et quelque chose qui en découle – c’est-à-dire une traduction ou une autofiction. Dans les deux cas la relation entre ‘source’ et ‘dérivé’ reste à déterminer et elle est souvent suspecte. On se demande souvent si le produit dérivé est assez ‘fidèle’ à sa source. Sur réflexion, j’ai trouvé une relation entre fidélité et authenticité et, en tant que chercheuse à notre ère numérique, je me suis tournée vers l’ami google pour voir ce qu’en disait le monde à ce sujet.
Même si j’ai trouvé ces premiers résultats chez Google assez pingres, je n’ai pas baissé les bras. Dans le moteur de recherche de la bibliothèque de mon université aussi, j’ai continué à fouiller, en utilisant parfois le terme ‘authenticité’ tout seul, parfois en l’associant à l’autofiction et/ou à la traduction littéraire, et toujours en m’attendant à trouver quand même quelque part la mine abritant la pensée des grands et des grandes à ce sujet, car, il me semble que les deux domaines interrogent d’une multitude de manières l’idée de l’authenticité et de l’inauthenticité. Malheureusement la suggestion ‘Authenticité en traduction’ ne propose que des traductions du mot même, et ‘Authenticité en autofiction’ ne donne aucune proposition.
Toutefois, en dépit de mes multiples attaques, rien ne s’est révélé à mes yeux éblouis par trop d’heures devant l’écran. Enfin. Presque rien. Je n’ai plus la trace du chemin, mais quelque chose m’a amené à un texte de Louis Aragon, Le Mentir-Vrai recueil de textes écrits entre 1923 et 1972, et publié chez Gallimard en 1980. C’est le premier texte du recueil qui donne son titre à la collection et qui a retenu mon attention. Le Mentir-Vrai, voilà une idée dans laquelle on peut croquer à pleins dents. Ce livre donne plusieurs idées à retenir et à développer en ce qui concerne l’autofiction et la traduction, mais aujourd’hui, afin de bien développer mes exemples, je ne vais aborder que la traduction – et uniquement une traduction que j’ai faite.
Le texte « Le mentir-vrai » (publié d’abord en 1964) qui ouvre le volume est décrit dans la critique comme un art romanesque où « Le propre de la vérité romanesque est […] d’avoir pour condition le mensonge. On comprend que mentir, dans cette perspective signifie non pas dire le faux, mais dire ce qui n’est pas vrai: s’écarter de la réalité » [Nathalie Piégay cité dans Gosselin 92]. De plus, d’après Susan Suleiman, « this short story is a metafictional meditation on the “true lying” that fiction (et la traduction aussi, d’après moi) accomplishes, but by its subject matter, “Le Mentir-vrai” is also about the problem of autobiography, or to be more precise, about the problem of writing retrospectively, from a great distance, about one’s self and one’s life” (61). La traduction aussi s’écrit à distance de son texte source, n’est-ce pas?
« Comment jongler avec une narratrice omnisciente, un assassiné accusateur, au moins six assassins possibles tous internés à Sainte-Anne, leurs entourages et psychiatres, un blog qui parle à la première personne, et une écrivaine qui intervient en refusant d’intervenir ? » (423). C’est ainsi qu’en 2009 j’ai commencé un article sur « Les limites de la narration minée » dans le roman Certainement pas. Neuf ans plus tard, j’ai arrêté de me demander comment jongler avec ces éléments, et j’ai commencé à me demander comment les traduire. Et à cette liste de complexités j’ai ajouté non seulement la voix unique et la syntaxe particulière de Chloé Delaume, mais aussi toutes les références culturelles – œuvres littéraires, films, chansons – qui sont une partie intégrante de l’œuvre, qui se présente sous la forme de jeu de Cluédo grandeur nature, lors duquel on essaye de déterminer lequel des internés au pavillon psychiatrique a tué par son autosuffisance ou complaisance le docteur Lenoir.
Pour une variété de raisons et préférences personnelles et professionnelles, les traducteurs et traductrices peuvent se diviser en deux camps : les sourciers et les cibliste. On peut appeler sourcière une traduction qui “a tendance à ne pas trop s’éloigner du texte de départ, créant ainsi des traductions qu’un cibliste jugerait parfois trop serviles, inélégantes ou antinaturelles”. On peut appeler cibliste une traduction “où le texte d’arrivée importe plus que le texte de départ, et qui privilégie les besoins supposés ou réels des lecteurs, parfois au détriment de la fidélité quant aux intentions de l’auteur original” (dictionnaire.com).Bien que la majorité des traducteur·trices ‘jongle’ entre les deux à la recherche d’un certain équilibre, je dois dire qu’avant de me lancer dans la traduction de Certainement pas, j’étais plus du côté ‘sourcière’ que ‘cibliste’. Je reste encore très sourcière en ce qui concerne le rythme, la syntaxe et même la ponctuation – pour moi tous des éléments de la voix de l’auteur ou de l’autrice, mais pour les références culturelles je prends parfois la décision de ‘localiser’ quelques instances pour un public nord-américain, en marchant sur la corde raide entre la compréhension global et l’identité culturelle du roman, qui ne peut être que française.
Alors je voudrais partager d’abord trois exemples de traduction sourcière, où, parfois à la frustration de la relectrice de mon manuscrit, j’ai insisté pour garder la ponctuation et/ou la syntaxe aussi inhabituelle que dans le texte source. Pour commencer le respect de la poncuation dans cette phrase représente l’interrogation de soi d’une amnésique qui ne sait plus ce qu’elle mange au petit déjeuner:
À huit heures on lui apporta deux biscottes qu’elle trempa dans un thé léger. Le matin j’ingurgite combien de sucres dans boisson chaude unique thé café lait chocolat combien de rien ou de sucrettes dans boisson chaude combinée thé au lait thé au citron café au lait variété et type de préparation à définir récurrents ou fluctuants présence d’un rituel occasionnel ou quotidien avec ou juste boisson froide jus frais ou concentré température souhaitée agrume unique ou combiné orange pamplemousse citron cocktail de fruits légumes soja ou rien. (39)
At eight o’clock they brought her two crispbreads that she dunked in some weak tea. In the morning I swallow how many sugars in single hot beverage tea coffee milk chocolate how many nothings or sweeteners in mixed hot beverage tea with milk tea with lemon coffee with milk kind and type of preparation to be determined recurring or fluctuating presence of an occasional or daily ritual with or only cold beverage fresh or concentrated juice preferred temperature single or combined citrus orange grapefruit lemon fruit and vegetable cocktail soy or nothing. (20)
Aussi, dans Certainement pas comme dans beaucoup d’écrits de Chloé Delaume, plusieurs polices et tailles de caractères son utilisées afin de signaler une particularité du passage, par exemple cette page qui représente un formulaire à remplir:
et que prend une forme semblable dans la traduction:
Mon dernier exemple d’une traduction sourcière porte sur le respect de la syntaxe ‘broyée’ qui est un marqueur de le production delaumienne. Ici deux phrases qui sont aussi ‘illisibles’ en traduction qu’elles le sont dans le texte source. Dans la colonne de droite on lit en bleu les suggestions de la relectrice du manuscrit et en rouge mes réponses à ses questions.
Dans le premier exemple, la phrase se lit ‘normalement’ jusqu’à ‘se faire cajoler incisives palais molaires papilles’. Certainement il faudrait des virgules entre ‘incisives’, ‘palais’, ‘molaires’, ‘papilles’, mais ce n’est pas tout. Il manquerait aussi la préposition ‘par’ après ‘cajoler’… les bouchées de nourritures se laisseraient donc cajoler par les dents et autres structures buccales. Le deuxième exemple se lit sans trop de difficulté malgré le manque de prépositions entre ‘replet’, ‘détritus’, et ‘Danaïdes’. Toutefois, l’anglais nécessite l’ajout du tiret pour assurer que le sens de ‘graisseux du hachis de paupières’ ne soit pas dilué en ‘hachis graisseux sur les paupières’.
L’intertextualité joue toujours un rôle très important dans les textes de Chloé Delaume, et elle intègre non seulement des références à son propre travail, mais aussi des références à d’autres écrivain·es, qui vont du clin d’œil à l’incorporation de passages assez longs. Dans Certainement pas, il y des références à au moins trois autres livres de Delaume – Le Cri du sablier, Corpus Simsi, et La Vanité des Somnambules, qui n’ont pas été traduit en anglais.
Ces références n’ont vraiment pas posé de défi à la traduction. La première se copie comme une en-tête de lettre avec une date imaginaire, le deuxième est une traduction littérale du faux titre du vrai roman Le Cri du sablier, et le troisième se traduit par la petite modification du suffixe géographique ‘ie’ en ‘ia’.
Cependant, dans le cas des citations tirées qui sont parfois longues ou répétées de Madame Bovary, des Illusions perdues, de À Rebours et de La Divine comédie, il fallait décider si j’allais traduire moi-même les extraits, ou prendre les versions publiées. Dans chacun de ces cas, j’ai pris la décision d’intégrer dans ma traduction la traduction de quelqu’un d’autre, tout comme Delaume a intégré d’autres écrivains à son roman. Là où l’autrice crée un passage polyphonique en associant d’autres voix à la sienne, je tenais à faire de même, en partageant le paragraphe ou les pages avec d’autres traducteurs et traductrices.
Toutefois, il ne m’a pas toujours était possible de faire de même avec toutes les références littéraires dans Certainement pas. Le premier exemple de cela est le titre même de la traduction qui ne s’appelle pas Certainly Not, mais Not a Clue. « Certainement pas » est un autre exemple d’intertextualité, faisant référence aux bons mots de Jacques Lacan, qui apparemment répondait au téléphone en disant « Certainement pas » quand on l’appelait et disait « Allô, Lacan? ». La phrase elle-même sert de serre-livre, étant non seulement les premiers mots qu’on lit qu’on pose les yeux sur la couverture, mais les derniers auxquels on fait référence dans le tout dernier chapitre. Cette diapo montre le texte de la dernière page dans les deux langues. (Signalons aussi que le titre ‘Fin de partie’ et la description de la pièce sont empruntés à la pièce de Samuel Beckett du même nom.) En anglais, le jeu de mots est un peu plus opaque, mais j’ai bon espoir que les lecteur·trices de Not a Clue comprennent que Chloé ‘has no clue’ en ce qui concerne la possibilité qu’elle sorte de l’hôpital psychiatrique mardi. Bien qu’une traduction directe ou même simplement plus semblable à Certainement pas aurait été possible, le changement fait en est aussi un qui révèle dès le titre le côté ludique du roman, et son association avec le jeu de Cluédo, qui s’appelle bien sûr Clue en Amérique du nord.
Dans le chapitre « Le Professeur Violet dans le grand salon » se trouve une référence à Conversation sans Loir ni chair (1929) un texte du poète Paul Claudel. À la différence des textes que j’ai mentionnés plus haut – Madame Bovary, Les Illusions perdues, etc, il m’a semblé que cette référence ne parlerait pas au lectorat nord-américain. Il fallait donc trouver un classique de la littérature anglophone, qui porterait avec lui la référence bucolique du texte de Claudel. Alors, ne trouvant pas de titre d’œuvre convenable, j’ai choisi la phrase de Walden d’Henry David Thoreau : “I went to the woods because I wished to live deliberately,” et comme le titre de Claudel a été modifié (‘dans’ devient ‘sans’), j’ai modifié la phrase ainsi : “I went to the Castle because I wished to live deliberately.” Le choix de remplacer ‘woods’ par ‘castle’ est certainement un plus grand changement que ‘dans/sans’ et il peut sembler aléatoire, mais la notion du Château des écrivains se manifeste assez régulièrement chez Delaume en général, et dans Certainement pas en particulier, alors je pense (j’espère) que la relation à Thoreau et aussi au Château des écrivains sera assez évidente dans l’esprit des lecteur.trices.
Si vous lisiez Certainement pas, comment comprendriez-vous “Qu’est-ce qu’on fait ce soir, Cortex ? La même chose que tous les soirs, Minus… Essayer de conquérir le monde !” Cela dépend peut-être de votre génération si vous comprenez la référence, et je dois que moi-même je ne l’ai pas compris, mais j’ai eu l’intuition que Cortex et Minus n’étaient pas des inventions de Delaume. Diapo. Reconnaissez-vous ces personnages ? Ce sont « Pinky and the Brain », personnages éponyme d’un dessin animé qui a été diffusé aux États-Unis et en France, entre autres pays, entre 1995 et 1998. Alors dans ce cas, pas besoin de traduire, il a suffi d’effectuer des recherches sur la série pour trouver qu’il fallait mettre “What are we going to do tonight, Brain? // The same thing we do every night, Pinky…. try to conquer the world.”
Ma dernière série d’exemples sont liés à la traduction de la musique. Dans cet extrait, ce sont les trois mots “deux chaussons blancs” qui ont posé un problème.
Je ne le savais pas, mais ‘Deux petits chaussons blancs’ est un thème musical du film Les feux de la rampe de Charlie Chaplin. Vous penserez peut-être que cela serait facile d’insérer dans la traduction les paroles de la chanson qui a été utilisée dans la version originale du film de Chaplin. Le défi pour la traduction c’est que les paroles de cette chanson-là, intitulé « Eternally » ne convient pas au contexte de Certainement pas. Alors, il fallait trouver autre chose. Car, comme beaucoup d’entre vous le savez, non seulement est-ce que « Deux petits chaussons blancs » raconte une histoire particulière, de plus la chanson est bien connue car elle a été chantée par Tino Rossi et Noëlle Cordier, entre autres. Alors une chanson bien connue, avec une histoire tragique, qui a une connexion à une autre œuvre d’art ? Vous auriez choisi quoi? De ma part, voici ce que j’ai choisi
J’ai certainement perdu la génération associée aux Petits chaussons blancs, et je ne dirais jamais qu’il y a la moindre ressemblance entre Noëlle Cordier (ou Tino Rossi) et Kate Bush et ses ‘Red Shoes‘. Toutefois, je pense que cette transposition garde non seulement la relation à la danse, mais aussi l’association à une œuvre antérieure puisque « The Red Shoes » n’était pas seulement un film de 1948, mais aussi un conte d’Andersen publié en 1845, et en 2016 l’œuvre a aussi été produite sous la forme d’un ballet.
D’autres chansons ont demandé d’autres transpositions dans le passage de Certainement pas à Not a Clue. “Kolé serré” est devenu “Into the Groove”, “Sidonie a plus d’un amant” est devenu “Harper Valley PTA” et “Le petit train” est devenu “Train Kept A-Rollin‘”
Ici en fait, je dois avouer que j’ai appris par la suite que j’ai fait une erreur – derrière sa musique joyeuse et emballante, les paroles du “Petit Train” des Rita Mitsoukou font référence à la déportation du père polonais de la chanteuse du groupe pendant la deuxième guerre mondiale. Nous pourrions aussi voir dans cette chanson une référence à la comptine pour enfants du même titre, un aspect qui est malheureusement perdu avec le choix de la transposition par la version d’Aerosmith.
Le prochain exemple en est un qui montre que la traduction a rendu à l’autrice la possibilité de changer quelque chose dans son texte. Dans le texte source, ce chapitre, au titre « Les oubliettes » devait être composé uniquement d’une partition de musique trouvé dans un livre de Maurice Roche, d’après Delaume. Pour la traduction, j’ai longtemps cherché la partition dans les écrits de Roche mais je ne l’ai jamais trouvé. Quand je lui ai posé des questions, Delaume a consulté son livre et s’est rendu compte que la partition qu’elle voulait en a été remplacé par une de générique, probablement à cause des droits d’auteur qu’il aurait fallu payer si la partition été reproduite dans Certainement pas. Cela donnait à l’autrice et à moi-même trois possibilités pour la traduction de ce chapitre…
Reproduire la partition générique, trouver la partition chez Roche, ou choisir une nouvelle chanson. Delaume a préféré choisir une nouvelle chanson, qui est lié avec son choix de pseudonyme – dans le livre L’écume des jours de Boris Vian, le prénom de l’héroïne vient de cette même chanson arrangée par Duke Ellington qui comptait beaucoup pour Vian. En faisant ce remplacement par un autre, la traduction réintègre une référence intertextuelle voulu par l’autrice mais supprimé à la publication à son insu. Nous avons aussi intégré la présence de la traductrice d’une certaine manière, puis qu’en bas de la partition, on lit « Dawn is creepin’ in through the tree » — il est bien sûr impossible qu’une traductrice ne laisse pas un petit bout d’elle-même dans un texte, quoi qu’elle fasse et malgré son attention et volonté de ne pas aller à l’encontre du texte source.
La plus difficile des chansons à transposer de l’univers français à l’univers nord-américain était celle de Charles Trenet, “(Le Menuet c’est) la polka du roi”. Celle-ci entrecoupe le développement du chapitre neuf du roman, en une danse hallucinée qui est doublement narrée, comme cela se voit sur ces pages du texte source et de la traduction. Les paroles de la chanson sont celles qui sont en italiques.
Le chanteur/narrateur de la chanson de Trenet danse avec une figure de cire, mais cette figure se dégrade tout au long de la chanson. De plus, elle est ponctuée de “Ah! Ah! Ah!” répétés. La chanson que j’ai décidée d’intégrer au pages a des avantages – il s’agit d’une danse, la danse semble tragique, et il y a un syllabe ponctuant .. I, I, I. Elle a aussi ses désavantages, elle n’est pas aussi bien connue, elle n’est pas de la même époque, et elle ne se tisse pas aussi bien avec la narration du roman que celle du texte source. Malgré ces pertes, je crois que la chanson de Léonard Cohen, “Take this Waltz” marche assez bien dans le texte.
Comme avec toute traduction, presque chaque mot dans Not a Clue est le résultat d’une décision : la décision d’être directe ou indirecte, sourcière ou cibliste, de créer quelque chose de surprenant ou de familier, de déplacer l’œuvre ou la personne qui lit, de dire vrai et faux, et entre les deux. Dans Not a Clue, il y a des décisions dont je suis fière, d’autres où j’ai beau chercher autre chose, et sans doute beaucoup de cas où je n’ai même pas vu la décision qui se cachait derrière le mot ou la phrase ou l’allusion à quelque chose que je ne connaitrai jamais. Tout cela étant dit, revenons au mentir-vrai en guise de conclusion. Comme j’ai dit dans mon introduction, mes recherches préliminaires pour cette intervention m’ont amenée, après quelques faux départs, à la nouvelle d’Aragon où il s’agit en réalité de mon autre domaine de recherches – l’autofiction. Toutefois, ce que le texte d’Aragon m’a montré de plus important c’est la connexion invisible qui relie l’autofiction et la traduction. Dans les deux cas, il s’agit de quelque chose qui n’est pas ou n’est plus autre chose, mais dont le lien entre les deux reste authentique, même s’il n’y a pas identité de l’un à l’autre : comme nous pouvons le voir, je crois, avec ces dernières citations, ou je me permets de faire quelques manipulations au texte d’Aragon – signalées en bleu: